IncaDivide - Jour 6 : « Repos » forcé

Comme tous les jours, j’entame la journée aux alentours de 5h du matin, ce qui me permet de commencer la journée relativement tôt sans que le soleil ne tarde à se montrer après les premier coups de pédale. Et l’étape du jour est assez simple, elle consiste en une longue ascension et une longue descente, le tout en grande majorité sur piste non asphaltée. La principale difficulté de la boucle sud réside dans le fait que nous allons rouler à plus haute altitude que dans a boucle nord. En effet, si la boucle nord ne dépassait jamais les 3500m d’altitude, c’est désormais au-dessus de cette altitude que nous allons passer la majorité de notre temps lors de la boucle sud.


Une boîte de thon en guise de petit déjeuner dans le village de San Luis, deux heures après mon départ de Chacas, et me voilà parti en direction de la Laguna Huachacocha, point culminant de la journée à près de 4400m d’altitude. Cela me prend plus de quatre heures pour atteindre ce point depuis San Luis après une montée relativement régulière et pas trop difficile, bien que peu roulante. Une fois arrivé en haut, le spectacle est grandiose puisque l’on surplombe le lac avec une vue sur toute la vallée. C’est ce genre de moments que l’on attend après un tel effort, c’est pour cela que nous sommes venus tant souffrir dans les Andes. A nouveau, je savais que la descente serait très cassante et je ne perds pas trop de temps au col, juste le temps de faire quelques photos, manger et boire un peu. Et à peine ai-je commencé à descendre que déjà je sens que cela va être long. Mais j’attaque et je ne perds pas de temps malgré les coups que je prends dans les mains et les bras. Et tout d’un coup, c’est une petite catastrophe puisque j’entends une crevaison au niveau de mon pneu avant ! Je suis en tubeless et je ne cesse de me répéter depuis le début de la course que ces pneus sont incroyablement résistants et que j’ai l’impression que rien ne peut m’arriver. Visiblement, ils ne sont pas si magiques que cela. Je m’arrête et constate que le pneu a été légèrement entaillé sur le côté mais que le produit qui sert de sealant à l’intérieur du pneu n’a rien pu faire contre cette crevaison. Je n’a pas de quoi réparer la crevaison elle-même, mais j’ai trois chambres à air et des patch à coller sur le pneu, ça devrait faire l’affaire. Je place donc la chambre à air sans enlever le produit qui, du coup, fuite de partout. Mais ça a l’air de tenir. Maintenant que je ne suis plus en tubeless, je mets de la pression et j’avance doucement dans les descentes, ayant bien trop peur des crevaisons par pincette. Après quelques kilomètres, ça a l’air de tenir et je m’en préoccupe moins.



Car j’ai un autre souci actuellement, je vais arriver beaucoup trop tôt à San Marcos. Mais je ne peux pas continuer plus loin car si je continue à avancer, je me retrouverais à plus de 4000m et il n’y a pas vraiment de lieu où dormir avant Catac, qui est situé à 150 km après San Marcos. Cela me tracasse pas mal et j’ai beau me renseigner auprès de plusieurs personnes du coin, impossible de dormir au niveau de la mine d’Antamina, ni aux alentours et je me résous à terminer ma journée à San Marcos, après seulement 112 km. Il n’est même pas 16h lorsque j’entre dans la ville et j’ai déjà une idée. Ma priorité, à ce moment-là, est de trouver un câble usb neuf car les deux câbles que j’ai embaqués avec moi sont HS et j’ai de gros soucis pour recharger mes appareils électroniques. Et comme je risque de rouler durant plusieurs heures de nuit demain, il me faut quelque chose qui fonctionne pour alimenter mes lampes et mon GPS. Après trois magasins, je trouve le câble qu’il me faut et décide d’en acheter trois pour ne prendre aucun risque ! Je fais ensuite mes provisions pour le lendemain, car une journée de plus de 15 heures en selle m’attend, et cherche la chambre la plus calme possible. En effet, après un petit repas, mon idée est d’aller dormir immédiatement afin d’attaquer la journée la plus dure de la course bien avant l’aube. Un dernier coup d’œil sur la progression de Frederico qui devrait bientôt arriver dans le village alors qu’un autre concurrent se rapproche également dangereusement. Je suis donc au lit à 18h et j’ai la chance de m’endormir assez rapidement. Tant mieux car j’ai mis mon réveil à 0h30 !

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